De nombreuses structures de recherche en environnement veulent bénéficier d'infrastructures de données dédiées. Pour la saisie, le chargement, l'organisation et l'exploitation de leurs données. L'objectif originel est parfois issu d'un simple besoin de référencement, mais le terrain et le format des projets de recherche conduisent parfois à des formes de travail collaboratif*, et à la nécessité d'avoir une vision globale de l'avancée des projets, à différents niveaux, différentes échelles.

C'est peut-être la recherche en environnement elle-même, et les Sciences Humaines et Sociales, qui suscitent ces besoins. Les thématiques ne pouvant se dissocier du terrain et des hommes. L'observation également, et les méthodes de questionnement géographique, nécessitent sans doute une approche spatiale et intégrée.

Des modes de fonctionnement similaires régissent d'ailleurs ces structures. Avec des équipes, des projets, des financeurs, des délais, de la donnée personnelle, événementielle, occurrentielle, des pièces jointes, des photos, des outils, des problématiques de diffusion, de visibilité... Les outils peuvent donc être mutualisés, et l'approche collaborative revêtir différents aspects (observer l'environnement, observer une thématique environnementale, observer ceux qui observent l'environnement...).

Dans le même temps, une plate-forme participative* ne peut durer sans un système fiable et organisé. Les données doivent être sourcées, filtrées et accédées par des moyens rigoureux et durables, soumis à des droits d'accès. Le système doit tout de même rester souple et évolutif, pour être ouvert au plus grand nombre, mais aussi parce que nul ne peut deviner où mènent les chemins de la recherche participative*.

Dans le cadre d'un financement du CNRS et du MNHNJAPR propose un système standard, simple mais performant, pour répondre à ces besoins récurrents. Le grand principe est la propulsion d'un croisement naturel des informations : les données arrivent par plusieurs portes, parfois complètement différentes, mais se rencontrent aux mêmes carrefours. Entre ces portes et ces carrefours se trouvent des passerelles, où la donnée peut déjà être intérrogée. À partir d'un projet de recherche par exemple, de la carte, du thésaurus, d'une zone d'études... ou simplement à partir d'une recherche textuelle. De même la dimension spatiale est omniprésente et participe naturellement à ce croisement des données.

http://www.driihm.fr/japr/

Les pièces jointes, les rapports et occurrences sont les portes d'entrée de la donnée. Les projets et les zones d'études sont des carrefours. Le thésaurus, la carte et le référentiel taxonomique peuvent être vus comme des passerelles. JAPR n'est qu'un prétexte au travail partagé, et ne fait que permettre l'exploration qualitative des données. Le système mise sur un enrichissement croisé des contenus, et exponentiel, où la qualité de l'information ne vient plus seulement des données elles-mêmes, mais plutôt des liens qu'ont les données entre elles.

Exemple : quand un utilisateur va saisir une observation taxonomique, avec éventuellement une photo du taxon observé, ou un fichier Excel de ses migrations sur une période, alors l'utilisateur enrichit son projet de recherche certes, mais également le référentiel taxonomique du système ! Et ce référentiel sert à tout les autres utilisateurs et à tout les autres projets. De même quand un utilisateur charge ou saisit de la donnée, et la lie à une zone d'études, alors il enrichit l'état de cette zone d'études, qui est peut-être liée à d'autres projets.

Des contraintes thématiques, techniques et logiques sont à l'œuvre, afin de générer la mise en valeur automatique de ces données ; mais de grandes libertés sont également permises, afin de générer de nouveaux concepts observationnels, ou du moins en faciliter l'émergence. Une saisie ergonomique et des passages obligatoires de la donnée, vont permettre à la fois une utilisation simple de l'outil, rapide et accessible au plus grand nombre, et un stockage rationnalisé des contenus qui arriveront. JAPR est un outil permettant d'organiser le recensement collaboratif d'événements et contenus environnementaux.

Exemple : n'importe quel utilisateur peut ajouter des occurrences à n'importe quel projet, et attacher des pièces jointes à ses propres occurrences saisies. Mais seul le responsable d'un projet peut directement attacher des pièces jointes à son projet, ses propres pièces jointes ou celles des autres. Les administrateurs conservent un droit de validation et correction sur tous les contenus, et peuvent sans quitter leur interface habituelle, changer les droits d'un contenu ou d'un utilisateur.

JAPR est un site de rencontres extra-qualitatives, les publics se croisent et apprennent les uns des autres. La donnée n'est plus une fin en soi, mais un moyen observationnel, un prétexte au partage de connaissances. La gestion des images dans le système est assez représentative du croisement qualitatif recherché : comme toutes les pièces jointes, elles sont systématiquement référencées et géolocalisées. On y accède donc par la carte ou par la page des pièces jointes, si vous cliquez sur une image dans tableau, alors vous accédez à la photothèque globale du système. Mais si avant cela, vous filtrez les tableaux, alors vous créez vos propres cartes et vos propres photothèques !

Mode d'emploi

Un utilisateur lambda va pouvoir saisir des observations et charger des pièces jointes dès son inscription. Un utilisateur plus organisé commencera par référencer un projet, ou par renseigner des zones d'études. L'exploration des données se fait ensuite de façon intuitive, en passant par la carte par exemple, par le thésaurus ou encore par le référentiel taxonomique. Les données sont également téléchargeables (CSV, Excel, images, zip...) et les projets exportables (PDF).

Métadonnées

JAPR diffusera des flux OAI-PMH, moissonnables par des catalogues de métadonnées. L'outil s'affranchit donc des fameuses fiches de métas, qui seront automatiquement générées par le système. Soit un double gain de temps et d'argent, vous n'aurez plus besoin d'architecture Java et autre ASR pour référencer vos données dans les plus grands catalogues internationaux, au format INSPIRE ou Dublin Core par exemple.

Données spatiales

Les données spatiales saisies sous JAPR sont des points stockés dans un champ MySQL sous la forme [latitude, longitude, niveau de zoom]. Exportables, les données spatiales saisies sous JAPR peuvent être facilement projetées dans un logiciel SIG.

JAPR permet également l'affichage de données spatiales émanant d'une base Postgres.

Version dédiée

Pour des usages plus dédiés, ou privés, JAPR existera dans un format téléchargeable et installable aussi facilement que n'importe quel CMS (Joomla, Drupal, Wordpress...). L'outil étant ensuite complètement personnalisable (design, code et worflow) et évolutif (la carte par exemple, ou la photothèque, peuvent être déclinées en carte/phototèque par projet, par taxon, par mot-clé...). Une gestion budgétaire est également intégrée aux projets de recherche.

http://www.driihm.fr/japr/

JAPR est construit grâce à des technologies entièrement gratuites et opensources : Joomla, Fabrik et MySQL.


* Recherche collaborative, travail partagé : il faut voir au cas par cas ce que l'on met réellement derrière ces termes, et garder ce questionnement tout au long des projets. Les outils peuvent être bridés et les accès contrôlés, mais les usages, collaboratifs ou partagés, apparaissent parfois de façon assez naturelle, parfois même à l'insu des outils et des techniciens.